Comment faire une bonne cueillette de champignons
Quand ?
- Quelques espèces préfèrent sortir au printemps, les espèces comestibles
sont peu nombreuses (Avril: morilles, Mai: mousserons)
- Courant de
l'été apparition des premiers cèpes selon la température et les pluies.
- La pleine saison
se situe à l'automne (septembre à
début novembre).
- Choisir le
bon jour : L'humidité est l'élément essentiel. Après une bonne pluie ou mieux après une série de pluies
consécutives, 3 à 8 jours après, selon la température et la saison. Le seul
champignon qui pousse subitement entre 5 et 6 heures du matin dès le lendemain d'un jour de pluie est
"Inventionatus imaginatus"J. Par ailleurs, l'influence de la lune montante
prétendue par certains ramasseurs semble être un mythe. Pour trouver des
champignons il faut y aller souvent quitte à quelquefois revenir
"bredouille".
Où ?
Attention
à la loi !
- Quel que soit l'endroit où l'on se trouvera en forêt
il y a forcément un propriétaire, public ou privé.
- L'article 547 du code civil prévoit que les
champignons appartiennent au propriétaire du terrain sur lequel ils poussent et
non au découvreur.
- Dans une propriété privée il faut donc en principe
l'accord du propriétaire qui n'est pas obligé de clôturer ni d'apposer des
pancartes pour faire valoir ses droits.
- Dans les propriétés domaniales la cueillette est en
principe tolérée. Dans les propriétés communales la cueillette peut être
réservée aux seuls administrés de la commune. Il vaut mieux se renseigner sur
les arrêtés préfectoraux et communaux. Attention aux limites de prélèvement (en
principe 5 kilos).
Les
cueillettes interdites
- Les espèces protégées: L'article L. 411-1 du code de
l'environnement interdit strictement la cueillette de champignons
lorsqu'un intérêt scientifique
particulier ou que les nécessités de la préservation
du patrimoine biologique justifient leur conservation. La liste des
champignons concernés est établie par décret en Conseil d'Etat, et peut être
obtenue dans les préfectures et les mairies.
- La loi interdit également de cueillir et même de
transporter certaines espèces en raison de leurs pouvoirs hallucinogènes (elles
sont alors considérées comme des stupéfiants) ou toxiques (exemple les
gyromitres).
Comment choisir
son endroit :
- On peut trouver des champignons sur tout type de biotope. Le choix de
l'environnement dépendra des espèces recherchées.
- Mais surtout,
éviter les sites pollués : Bords de
routes, aires d'autoroutes, proximités de contextes industriels ou chimiques, de
décharges. Les champignons sont très réceptifs à la pollution (métaux lourds,
pesticides) et aux radioéléments. Les meilleurs comestibles peuvent ainsi
devenir impropres à la consommation.
En
Provence :
- On trouve principalement des pins (pin d'Alep, pin maritime, pin sylvestre, pin parasol), des chênes (chêne vert, chêne kermès,
chêne pubescent, chêne liège) , des Châtaigniers, quelques hêtres, bouleaux et
autres frênes, des arbousiers.
- Privilégier les forêts
mixtes où l'on trouve à la fois des conifères et des feuillus.
- On y
trouvera principalement les comestibles suivants : lactaires (sanguins), chanterelles, pieds bleus, pieds
de moutons, tricholomes terreux (petits gris), oronges, amanites rougissantes,
coprins chevelus, coulemelles, pleurotes du panicaut, hygrophores de l'office, hygrophores
limace (baveux), russules charbonnières, bolets à pied rouge, marasmes des
oréades (faux mousseron), nonettes voilées (pissacans), pholiotes du peuplier,
trompettes des morts etc... et plus
rarement girolles, cèpes, morilles, rosés des prés.
Comment s'habiller ?
- D'abord, enfiler de bonnes chaussures, montantes si possible ou des bottes (les
champignons raffolent des bords de ruisseaux).
- S'habiller avec des vêtements qui ne craignent pas
la salissure, à manches longues, épais, permettant de se protéger contre les
branchages et les ronces, éviter les shorts et les bras nus. Si l'endroit peut
être aussi le domaine des chasseurs
ne pas hésiter à enfiler par dessus un gilet
fluo. Une casquette est aussi bienvenue.
Comment s'équiper ?
- Le panier
en osier de grand mère est idéal (proscrire
absolument le sac en plastique, les champignons confinés dans un tel
matériau se décomposent très rapidement, commencent à fermenter et développent
des bactéries)
- Se munir d'un couteau.
Un modèle spécial champignon possède une lame recourbée pour mieux saper le
champignon et une brosse pour le nettoyer.
- Un bâton
permet se scruter les litières et écarter les branchages sans abîmer la nature,
il aide aussi à mieux gravir les forêts pentues.
- Une boussole,
un sifflet, un téléphone (GPS) peuvent rendre service aux imprudents qui se perdent
facilement.
- Les mordus prendront une loupe pour mieux voir les détails d'un inconnu, ainsi qu'un appareil
photo, un petit carnet pour
mémoriser leurs trouvailles.
* La
cueillette des champignons ne s'improvise pas! Le premier conseil à donner à quelqu'un qui n'est
jamais allé aux champignons est de se faire accompagner par un connaisseur plus
expérimenté que lui, ou de participer à une sortie de groupe organisée par les
associations mycologiques.
Sur place, comment procéder ?
- Avant
de quitter le lieu de stationnement repérez-vous.
(Direction prise par rapport au soleil, à une route, un chemin). Il est
préférable de retrouver sa voiture avant la nuit. La nuit tombée, le
"champi-garou" provençal est terrifiant. J
- Comment
trouver les champignons? Un peu partout si les conditions climatiques sont
requises, privilégier les endroits humides, mais ils aiment bien les litières
de feuilles mortes ou d'aiguilles de pins, les talus bordant les sentiers (il
n'est pas nécessaire d'aller au fin fonds des bois), les ravines permettant
l'évacuation des pluies, les bords de ruisseau, la mousse ou les fougères, les
endroits protégés du vent.
La
cueillette
- Prélever le champignon en entier, ne pas couper le
pied, c'est indispensable pour une bonne détermination.
- Reboucher le trou pour préserver le mycélium
restant.
- Ne ramasser
que les champignons connus. (sauf
éventuellement dans le but de les étudier. Il est alors inutile de prélever
toute une récolte, 2 ou 3 spécimens suffisent).
- Ne pas mélanger
les champignons. Placer les comestibles connus d'un côté, les champignons inconnus de l'autre, un champignon
toxique peut contaminer tout un panier.
- Ne pas
gratter le sol (râteau, sarclette etc. interdits).
- Ne pas cueillir des champignons trop âgés ou véreux, certaines substances peuvent déjà être en
décomposition malgré une apparence encore convenable. Ne pas toucher aux "primordiums" (bébés champignons,
non matures).
- Ne pas
détruire ni piétiner les champignons dits " mauvais" que l'on ne
veut pas ramasser. Ils ont tous leur utilité écologique.
- Sauf si c'est dans le but de les étudier, laisser sur place systématiquement
tout ce qui est Cortinaires, Inocybes, Hébélomes, Hypholomes et autres
Polypores, tous immangeables ou dangereux.
- Respecter l'environnement, ne pas casser les
branchages ou arracher des plantes pour faciliter un passage, ne pas franchir
les clôtures interdisant un accès, ne pas abandonner de détritus ou tout objet
inconvenant à la nature.
Le retour à la maison, la consommation.
- Attention à la chaleur, ne pas laisser un panier de
champignons dans le coffre d'une voiture en plein soleil, la décomposition de
certaines substances par la chaleur peut être très rapide.
- Etaler l'ensemble de la cueillette sur une table
pour examiner chaque spécimen,
attention aux ressemblances et donc aux confusions.
- En cas d'incertitude, faire vérifier sa récolte par un pharmacien (ils sont de plus en
plus rares à accepter de se prononcer pour des raisons de responsabilités) ou
mieux, consulter un spécialiste ou une Association
Mycologique.
- Bien se laver les mains après les dernières
manipulations.
- Ne jamais
consommer un champignon dont on n'est pas
certain de l'identification.
- Consommer les champignons rapidement. Ne pas conserver plus de 2 jours (dans le bac à légumes du réfrigérateur).
- Ne pas
consommer de champignons crus. De nombreuses espèces réputées comestibles peuvent être toxiques voir mortelles si elles sont consommées crues. Elles peuvent contenir une
substance toxique qui disparaît à la cuisson. Il faut donc les cuisiner bien
cuits, et même jeter la première eau rejetée
par la cuisson.
- Eviter les
consommations abondantes ou répétitives. Les champignons mêmes délicieux sont
souvent difficiles à digérer.
- En cas de
troubles pouvant laisser supposer une intoxication (nausées, vomissements,
diarrhées, douleurs gastriques, hypo ou hypertension, tachycardie, fatigue,
frissons, sueurs, déshydratation, soif intense, bouffées de chaleur, gênes
respiratoire, vertiges, délires, etc...) contacter immédiatement le centre
antipoison le plus proche ou faire le 15. Il est prudent de toujours garder 1 ou 2 exemplaires des
champignons consommés, pour qu'en cas d'intoxication, le fautif soit identifié
et ainsi faciliter le traitement. Il faut savoir que pour les intoxications les
plus graves, les premiers symptômes n'apparaissent qu'au moins 6 heures
après l'ingestion, et souvent bien plus tard... jusqu'à 17 jours après.
- Champignons de Provence - Didier Borgarino et
Christian Urtado - Edisud
- Champignons de France et d'Europe occidentale -
Marcel BON - Flammarion
- Photo-guide des champignons d'Europe - Régis
Courtecuisse - Delachaux et Niesle
- Le guide des Champignons France et Europe -
Guillaume Eyssartier et Pierre Roux - Belin
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